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Bien manger : si c’était une démarche holistique ?

Temps de lecture : 7 minutes

Qu’évoque le verbe « manger » ?

Si je te dis “manger”, à quoi penses-tu ? Probablement, et comme nous tous en réalité, à une belle assiette posée sur une table. Après tout, la signification première de ce verbe est celle d’ingérer…

Je te propose aujourd’hui de voir plus grand. De dépasser la définition originelle et ses limites, aussi gourmandes et rassurantes soient-elles.

Que veut dire “manger” et surtout “bien manger” en naturopathie ? Pourquoi se poser cette question ainsi ? Quels avantages y a-t-il pour ta santé à élargir le champ d’action en incluant le filtre naturopathique ?

Manger n’est pas nourrir !

La différence entre ces deux verbes est intéressante et utile en naturopathie. Manger présuppose un acte nécessaire, avant tout fonctionnel ou transactionnel.

Nourrir apporte une dimension supplémentaire : idéalement, tu manges pour te nourrir. Nourrir, c’est apporter de véritables richesses à ton organisme. Il s’agit de ces précieux nutriments qui lui permettent de bien fonctionner sur le long terme. Te nourrir a pour objectif ta santé et ton bien-être durables.

En d’autres termes, tu peux manger trois fois par jour… sans pour autant te nourrir. C’est une nuance de taille.

C’est dans l’assiette

Partons de cette fameuse assiette. 

Partons même de l’objet, du contenant. Bien manger commence par les sens. Pourquoi pas d’ailleurs par le plaisir de choisir un contenant agréable, beau à nos yeux (les goûts et les couleurs, c’est très subjectif et c’est très bien ainsi) et fonctionnel.

Par exemple, commencer la journée par un bol ou une assiette creuse aux couleurs douces et aux formes enveloppantes et rondes… Ça peut déjà te mettre en appétit. Avec un prédisposition à te faire du bien.

Si, en plus, ce contenant permet de bien accueillir un aliment qui te fait plaisir et qui réveille tes sens comme il faut dès le matin, tu as tout bon !

Tu peux bien évidemment adopter ce même principe tout au fil de ta journée, en fonction de ton énergie, tes besoins et tes envies.

Petit plus : si jamais le contenant est un cadeau d’une personne chère ou te rappelle un souvenir particulièrement agréable, tu accèdes alors à un état d’esprit ouvert, en pleine conscience et prêt à accueillir l’acte de te nourrir.

Le choix des aliments

Il peut commencer lui aussi par un choix sensoriel. Les couleurs vives de certains fruits d’été, par exemple, peuvent stimuler ton appétit, encourager ta créativité et ta satisfaction.

Un mets bien disposé dans une assiette saura flatter tant tes yeux que tes papilles, avant même de l’avoir goûté. Tu sentiras ainsi monter la salive, première étape préparatoire de la digestion. C’est ce que l’on appelle “avoir l’eau à la bouche”… Et c’est exquis !

En amont

Ce que je viens de décrire, c’est la préparation sensorielle au repas, quel qu’il soit. Il s’agit de préparer le terrain pour que “manger” devienne un choix axé autour de la qualité. Pour cela, être bien disposé à manger compte aussi beaucoup. C’est l’aspect mental et émotionnel de l’alimentation. Ne l’oublions pas, émotions et digestion sont intimement liées !

Prendre le temps de choisir comment manger revêt donc aussi son importance : mâche lentement, pose tes couverts entre une bouchée et l’autre, laisse de côté écrans en tout genre pour vivre le moment présent et savourer véritablement les mets et l’instant.

Bien décrypter les aliments

Passons à présent au choix même des aliments en fonction de leur origine. Pour cela, plusieurs systèmes et barèmes ont été développés ces dernière années. Je reviendrai sur ce thème ci-après.

Ainsi, la traçabilité des aliments fait-elle à présent partie de la trousse à outils des consommateurs que nous sommes. Lorsque tu choisis ta viande, par exemple, pense à demander à ton boucher quelle en est l’origine, le nom et l’emplacement du producteur et ainsi de suite.

L’objectif consiste à prendre conscience de tes choix alimentaires, d’un bout à l’autre du circuit. D’ailleurs, le choix de tes points d’approvisionnement a aussi son importance. A force de poser des questions, demander des produits bien précis à tes fournisseurs, tu peux faire bouger les lignes ! Tu peux aussi contribuer à créer un réseau de fournisseurs transparents autour de toi ; il s’agit d’autant de garants de ton “bien manger”.

Quels barèmes ?

Les deux principaux barèmes actuellement disponibles sont les suivants :

 – Nutriscore

– Siga

Le premier donne une indication générique de la valeur nutritionnelle de chaque produit. Il utilise pour cela un barème de la lettre A à E, du meilleur au pire. J’en parle de sa relative inutilité plus en détail dans cet article.

Le deuxième couvre, entre autre, une réalité supplémentaire, très intéressante pour nous ici : l’indice de transformation du produit, de 1 à 7 (du moins transformé au plus transformé).

Le niveau 1 de cet indice indique que l’aliment n’a subi aucune transformation significative. Il peut avoir été coupé ou pelé, par exemple.

Le niveau 2 indique que l’aliment a subi des processus simples de transformation. Par exemple, la pasteurisation du lait rentre dans cette catégorie.

Les niveaux 3 et 4 indiquent que l’aliment a bel et bien été transformé. L’ajout de sel et de sucre, fait partie de cette catégorie. Il en va de même pour les légumes en conserve, par exemple.

Les niveaux 5 à 7 indiquent que tu es en présence d’un aliment ultra-transformé (AUT). Le type de processus qu’ils ont subi les modifient sensiblement car ils en altèrent la consistance, le goût ou l’aspect. Exhausteurs de goût ou colorants, par exemple, font qu’un aliment est ultra-transformé.

Où trouver et comment fonctionne ce barème ? C’est par ici !

Les étiquettes ne sont pas un barème. Pourtant, elles sont clairement de grande utilité publique ! A elles seules, elles en disent très long sur la composition des aliments. 

Comment les décrypter ? Tu trouveras dans cet article une approche détaillée de leur lecture et interprétation.

Transformé = danger

Pourquoi les aliments transformés sont-ils à éviter ? Parce qu’ils s’agit d’aliments qui ont été vidés de leur contenu. Ils ont ainsi perdu en cours de route leur valeur et leur intérêt nutritionnels, remplacés par des composants synthétiques tels les conservateurs ou les épaississants. 

Pauvres en vitamines et minéraux, ils ne te nourrissent pas. Tes cellules, ton corps, ton niveau de vitalité ainsi que ton mental n’en seront que plus appauvris. Sans oublier qu’à la longue, ce type d’alimentation est un terrain favorable à l’inflammation et aux déséquilibres à l’origine de troubles divers. A ce propos, la maladie du foie gras chez l’homme est un excellent exemple. (Lien vers l’article)

L’équilibre

La notion d’équilibre (homéostasie en naturopathie) joue elle aussi un rôle essentiel. Existe-t-il une assiette idéale ? 

La réponse est oui, avec des pincettes, sinon ce serait trop simple !

La maxime que je cite volontiers donne une première indication : « Manger brut, naturel, de saison et biologique ».

L’approche naturopathique se veut personnalisée. Si certains principes fondateurs sont à respecter, ton alimentation devrait idéalement être sur-mesure en fonction de ton terrain et de tes besoins. Ecouter ton corps et identifier tes besoins représentent donc une première étape essentielle.

Parmi ces principes-clé, j’aime également citer l’équilibre.

Celui-ci peut par exemple être atteint en t’assurant de manger varié, coloré, authentique, biologique et non transformé, tout en mettant à l’honneur les produits de saison.

De plus, un apport régulier en protéines, glucides, lipides, vitamines, minéraux et fibres assure l’équilibre de ton organisme. Chaque catégorie a son mot à dire :

  • Les protéines participent, entre autre, à la construction musculaire.
  • Les glucides t’apportent l’énergie nécessaire.
  • Les lipides, en tout cas une certaine catégorie de lipides, garantissent le bon fonctionnement cellulaire.
  • Les vitamines interviennent dans un grand nombre de processus biologiques.
  • Les minéraux assurent la minéralisation constante de ton organisme et tout un panel de fonctions physiologiques.
  • Les fibres enfin sont garantes, entre autre, d’un bon transit intestinal.

Le cycle de la nature

La nature est bien faite : à chaque saison elle te propose ses richesses qui, comme par hasard, viennent combler les besoins spécifiques à cette période. 

Par exemple, les fruits rouges abondent en été. Or, ils sont riches en anti-oxydants, utiles pour contrer les effets néfastes du soleil et les radicaux libres. 

Ces dernières semaines, j’ai mis l’accent dans mes publications sur les protéines. Souvent sous-estimées, elles jouent pourtant un rôle essentiel dans ta santé globale : “Les protéines serraient-elles inutiles ?”.

Bien préparer tes plats

La cuisson des aliments est extrêmement importante. Pourquoi ? Parce que la cuisson aussi est une forme de transformation. Excessive et agressive, elle détruit l’aliment source et ses composants. Les mauvais outils en cuisine peuvent aussi cause l’ingestion de polluants éternels.

Quels sont les modes de cuisson à privilégier ? 

Je t’ai souvent parlé du vitaliseur de Marion : cet outil est précieux car il est conçu pour cuire à basse température (sous les 95 °C). Il permet ainsi de préserver toute la richesse et l’apport nutritionnel des aliments préalablement sélectionnés avec soin. Sans compter qu’il permet de se défaire de tous les éventuels résidus de pesticides, insecticides et métaux lourds.

Parmi les autres modes de cuisson à privilégier : en papillote, au four vapeur (cuisson lente à basse température) ou au wok (avec de l’huile de coco, par exemple). Tu aimes cuisiner à la poêle ? Voici les avantages et inconvénients de ce type de cuisson, ainsi que les bons gestes à adopter. Ces approches remplaceront pour notre plus grand bonheur fritures et autres grillades ou planchas rapides.

Dans cette publication, je te propose quelques livres de cuisine qui m’inspirent au quotidien. Ils encouragent l’utilisation de produits naturels, riches en bienfaits et allant de paire avec des modes de préparation respectueux.

Qu’en est-il de l’impact environnemental ?

Dans la nature, tout comme en naturopathie, tout est lié. Tes choix de produits locaux et biologiques, par exemple, vont influencer la qualité des sols et de leur produits sur le long terme. Tes actions ne sont pas isolées : elles s’ajoutent à celles de millions de consommateurs pour un effet boule de neige significatif. C’est l’effet « papillon » : le battement d’ailes d’un papillon peut avoir des conséquences insoupçonnées à l’autre bout de la planète.

Lorsque tu achètes auprès de producteurs locaux, tu réduis le temps de transport et l’utilisation de conservateurs. L’impact environnemental de ton choix sera une empreinte carbone réduite, la baisse de l’utilisation de produits et traitements chimiques néfastes à grande échelle.

Ces derniers temps, l’élevage intensif fait couler beaucoup d’encre : irrespectueux tant du cycle de vie des animaux que de leurs habitudes alimentaires, il atterrit tout droit dans ton assiette de consommateur, notamment sous forme de perturbateurs endocriniens !

Un animal mal traité, truffé d’hormones de croissance ou d’antibiotiques ou ayant été transporté dans des conditions déplorables produira une viande pauvre, de piètre qualité en termes d’apport nutritionnel. N’oublions pas que dans l’élevage aussi, tout est lié.

Un choix holistique

Avec tous ces choix à portée de main, tu empruntes déjà le chemin de la nutrition, celle véritable qui  soutient ton organisme tout au long de ta vie. Bien te nourrir est un choix holistique : il touche et implique chaque moment de ta journée, chaque volet de ta vie, tout au long de ton existence. 

Progressivement, tu passes de l’alimentation pure et dure à un spectre plus large : ton développement personnel (quel est ton rapport à la nourriture et à l’alimentation ?), l’étoffement de ton mental, de tes convictions, ton engagement dans la vie et la survie de ta planète et j’en passe.

Ça ne s’arrête pas là.

Bien vivre, tout simplement

Dans cette perspective holistique, tu te rends compte que bien manger c’est bien se nourrir et, surtout, bien vivre ! 

En effet, en naturopathie, l’alimentation est un des piliers de ta santé et de ton bien-être. En tant que tel, il ne peut être efficace s’il n’y a pas synergie avec les autres piliers : la gestion du stress, le sommeil, l’activité sportive et la connexion avec la nature.

Si ces quatre autres piliers sont négligés, tu es bancale car de leur interaction et synergie dépend ton équilibre nourricier. 

Ce dernier dépasse la portée de ton repas du midi car il s’intègre en réalité à une véritable démarche holistique de chaque instant pour une santé véritablement durable.

J’espère t’avoir apporté les clés d’une nutrition saine, gourmande et, surtout, complète – du corps comme de l’esprit !

Sonia

 

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