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La maladie du foie gras chez l’homme

Temps de lecture : 8 minutes

Maladie de civilisation

La polémique sur l’engraissement forcé des oies et canards afin de fournir foie gras à volonté reste d’actualité. A tel point que c’est elle qui m’inspire à présent ce nouvel article concernant une maladie hépatique qui touche notre propre système digestif.

Saviez-vous que la maladie du foie gras (stéatose hépatique) sévit également chez les êtres humains ? Elle porte différents noms en fonction de son stade, mais sa dénomination la plus commune (celle que j’utilise ici) ne laisse pas de place au doute.

Elle indique qu’il s’agit bet et bien d’une maladie. Un fléau même ?, qui touche une portion significative de la population et se répand insidieusement. Elle représente en effet la principale cause des pathologies chroniques du foie dans l’ensemble des pays occidentaux.

Quelle est son origine ? Comment se manifeste-t-elle et comment évolue-t-elle ? Quelles approches adopter pour la prévenir ? Comment soutenir le foie de manière efficace et naturelle ?

Voyons tous ces aspects de cette maladie de civilisation ? dans ce nouveau billet de blog.

Statistiques à l’appui

Le sujet d’aujourd’hui est le fruit de la saisonnalité d’un produit alimentaire considéré de luxe, le fameux et tant incriminé foie gras. Cependant, le foie gras chez les humains ne connaît pas de saisons. Cette maladie digestive s’est bel et bien installée dans nos sociétés, de façon souvent silencieuse ?.

Les statistiques le prouvent : selon une enquête menée par l’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale), en France plus de 200 000 personnes seraient atteintes de la maladie du foie gras. Au-delà de ce constat immédiat, nous verrons ci-après que cette maladie ne fait qu’ouvrir la porte à une progression pathologique grave.

Plus précisément, toujours selon l’INSERM, “près d’un Français sur cinq (18,2%) présente un excès de graisse dans le foie. Parmi eux, 2,6% sont atteints d’une forme déjà sévère de NASH, soit plus de 200 000 personnes en France.”

Quel est le rôle du foie ?

Afin de mieux comprendre comment s’installe et progresse cette maladie, revenons un instant aux fondements de notre système digestif. Quel est le rôle du foie ?

Le foie intervient dans le métabolisme des glucides (sucres) et lipides (graisses). Dans le cas d’un abus d’alcool ? de longue durée, de malbouffe récurrente ou éventuellement d’une maladie hépatique telle que l’hépatite C, la graisse peut s’accumuler dans les cellules du foie.

C’est ce que l’on appelle une stéatose. Sa particularité ? Elle ne se fait pas remarquer. Et c’est là tout le problème ! Silencieuse car asymptomatique, elle s’insinue dans l’organisme. Elle ne se remarque bien souvent que à un stade déjà très avancé (lire ci-dessous). 

Les glucides sont stockés dans le foie sous forme de glycogènes. Les lipides, sous forme de triglycérides. Le foie les libère dans l’organisme en fonction des besoins de celui-ci, notamment en ⚡️ énergie. Il redistribue donc les nutriments issus de la digestion.

Trop c’est trop !

Ce mécanisme est mis à mal lorsque trop c’est trop. Alimentation déséquilibrée et ultra riche en glucides et lipides, associée ou non à une forte consommation d’alcool et à la sédentarisation, voilà le cocktail explosif qui conduit à la stéatose hépatique.

En consultation, vous me dites souvent que vous mangez trop de graisses. Or, le problème principal dans la maladie du foie gras, c’est le sucre ! Il est utilisé à gogo dans les produits industriels (même ceux salés !) car c’est un conservateur. Cet excès de sucre provoque l’insulinorésistance car la cellule ne laisse plus passer le glucose. Alors, ce dernier est redirigé vers le foie où il est transformé en gras.

Au passage, ⚠️ les édulcorants et autres produits de substitution présents notamment dans les sodas sont des leurres à proscrire ! Ces additifs chimiques encrassent nos cellules et surchargent le travail du foie qui, étant donné les circonstances, n’a vraiment pas besoin de ça ?.

Les stades de la maladie

La stéatose hépatique ou “foie gras” décrite ci-dessus n’est que le premier stade de la maladie. Le stade suivant est connu sous le nom de Nash (non-alcoholic steatohepatitis) ou steatohépatite non alcoolique.

Maladie chronique grave, elle se caractérise toujours par l’accumulation de graisse dans les cellules hépatiques, doublée d’une inflammation ? du foie (hépatite). Cette inflammation ne se résorbe pas et s’aggrave avec le temps.

Elle finit même par détruire les cellules hépatiques. Le risque de cette maladie, c’est qu’elle peut évoluer vers la cirrhose ou le cancer du foie. 

Terrain et signes

Face au caractère asymptomatique du premier stade de la maladie, il est important de surveiller ? le terrain. En effet, elle semble se déclarer de préférence chez les individus obèses, diabétiques ou insulinorésistants.

Parmi les facteurs de risque de la Nash, citons le syndrome métabolique. 

Il ne s’agit pas d’une maladie à proprement parler, mais plutôt d’un ensemble de facteurs qui nous prédisposent au diabète ou aux maladies cardiovasculaires. Ce syndrome peut s’identifier grâce à certains symptômes qui nous mettent la puce à l’oreille, parmi eux :

  • Hypertension,
  • Obésité abdominale,
  • Taux élevé de triglycérides,
  • Glycémie élevée,
  • Tour de taille supérieur à 102cm pour les hommes,
  • Supérieur à 88cm pour les femmes.

La recherche cible la nétrine-1

De plus, les chercheurs ont identifié une molécule spécifique dont le taux est plus élevé dans les cellules hépatiques malades. Il s’agit de la molécule nétrine-1 ainsi présente lors d’une inflammation hépatique aiguë. Son rôle ? Elle semble protéger les cellules malades de la mort par apoptose et les entretiendrait en vie. 

La recherche a montré que bloquer ? l’action de cette molécule actrice de l’inflammation permet d’en réduire l’intensité. Les études se poursuivent actuellement afin d’affiner les résultat et ouvrir la voie à des outils thérapeutiques plus ciblés en fonction des maladies hépatiques.

Double cercle vicieux

La surcharge en graisses constatée dans le foie malade semble instaurer un double cercle vicieux. 

D’une part, chez les individus atteints de diabète de type 2 ou en surpoids, l’organisme s’organise pour limiter la glycémie.

Comment ? En relâchant l’insuline. Petit problème : l’organisme atteint devient résistant à celle-ci ! Le pancréas tend alors à en produire davantage…et là, c’est l’hyper-insulinémie.

D’autre part, la stéatose hépatique tend à augmenter l’insulinorésistance de notre organisme. En conséquence, la production d’insuline augmente ainsi que celle d’acides gras par le foie lui-même. C’est le début d’un véritable stress oxydatif auto-destructeur. Pour découvrir en détail le mécanisme du stress oxydatif, je vous invite à lire cet article du blog.

A nous de jouer !

Face à ces réactions en cascade, comment agir ? Revenons un instant à nous et à notre comportement.

Cette maladie me rappelle les méthodes d’engraissement des animaux… Pourtant, ce qui est étonnant ici, c’est que personne ne nous force à manger.

En cela, la maladie du foie gras illustre parfaitement le principe selon lequel nous sommes les seuls maîtres à bord ??‍♀️. Nous décidons, le plus souvent, ce qu’affiche le menu du jour. S’alimenter bien ou mal dépend de nous. C’est une arme de taille, promue sans relâche par la naturopathie.

Nous sommes les acteurs de notre santé. C’est en cela que la naturopathie est une véritable école de vie et de santé. Cette autonomie, c’est notre force. Cela veut dire que le changement est entre nos mains.

Engraissement forcé ?

A y regarder de plus près, est-ce bien vrai que personne ne nous gave…? Physiquement du moins, personne n’est à nos côtés pour forcer un entonnoir en nous…

En réalité, tout un mécanisme parfaitement huilé ⚙️ est en place pour garantir notre consommation de produits qui coûtent peu à la fabrication, rentables et… nocifs à souhait.

Je ne pense même pas exagérer en disant qu’il s’agit d’une véritable machine de guerre de l’agro-alimentaire, habilement assisté par le marketing et le manque de transparence et d’efficacité des politiques et réglementations en vigueur.

Exemple : le sucre se cache partout. Tout récemment j’ai publié sur Instagram un carrousel sur les Gummies. Ces compléments alimentaires se veulent sains, pratiques et efficaces. Cependant, de par leur forme déjà, ils rappellent les bonbons ! C’est une façon d’induire le consommateur en erreur, dès le départ. Un conditionnement silencieux. Cela va plus loin : le détail de leur composition révèle souvent de fortes doses de…sucre. 

Les plus jeunes : nouvelle cible

Le fait que la maladie du foie gras s’appelle aussi “maladie du soda” n’est pas un hasard à mes yeux : le soda est une boisson très appréciée des jeunes. Colorée, sucrée et fun ? (et je ne vous parle pas des mélanges alcoolisés utilisant comme liquide de départ de célèbres sodas…)… Elle a tout pour appâter des palais peu/pas ou mal éduqués.

Cet attrait pour les sodas chez les jeunes se double souvent d’une propension à manger gras et sucré. Bref, tous les ingrédients sont réunis pour être le lit de la maladie du foie gras, voire une pré-cirrhose. Triste constat ? expliqué en détail et avec des exemples concrets dans cette vidéo.

Aux Etats-Unis, la controverse a longtemps porté sur les distributeurs de boissons et snacks ? au sein des école. Une présence favorable aux finances de certains… mais en aucun cas au système digestif des enfants et à leur éducation. Tout comme les verres de lait de vache intégrés aux repas des étudiants lors de leur passage au self…

L’éducation c’est la clé

Comme l’éducation sexuelle, l’hygiène de vie devrait faire partie des matières enseignées dès le plus jeune âge. A l’école, mais aussi à la maison. Eduquer, c’est prévenir. C’est une étape clé dans le cas de la maladie du foie gras parce que prise à l’étape pré-cirrhotique, il est trop tard. Elle est réversible !

Qui plus est, la maladie démarre silencieusement… Ce qui en rend l’identification encore plus difficile. Pour éviter d’atteindre ce stade irréversible, l’éducation – et donc la naturopathie – a toute sa place parmi les solutions ? à notre portée.

Lutter contre la sédentarité

Les armes pour combattre en amont le lit de la maladie du foie gras incluent l’éducation à une véritable hygiène de vie. A commencer par celle du mouvement . De nos jours, tout nous pousse à la sédentarité, que l’on soit étudiant ou travailleurs. Le nombre d’heures que nous passons assis est en hausse constante.

Là encore, tout est question d’habitudes. Si l’on éduque un enfant dès le plus jeune âge à prendre du plaisir en faisant du sport ou en bougeant tout simplement, on jette les bonnes bases. La naturopathie s’y emploie en faisant de l’activité physique l’un des piliers de l’hygiène de vie qu’elle n’a de cesse de promouvoir.

Je vous explique tout en détail dans cet article consacré au sport et au titre évocateur de “Bouger, c’est la vie !” ?.

S’alimenter autrement

Autre pilier de la naturopathie : l’alimentation. Elle aussi fait partie d’un parcours d’apprentissage, dès le plus jeune âge. A cet égard, les parents ont une réelle responsabilité : il est certes plus pratique de préparer des plats dont les enfants raffolent que de les habituer à manger des aliments sains et vrais… C’est une solution de facilité, j’en conviens.

Mais si l’on regarde au-delà des tracas du repas du jour, c’est bel et bien d’hygiène de vie durable et de santé qu’il s’agit ! 

Alors, comment faire ? La première étape se passe dans la tête ? : par exemple, au sein d’une famille, il est préférable qu’une bonne hygiène de vie alimentaire soit adoptée par tous ses membres. Cette attitude insuffle une dynamique de groupe cohérente et motivante.

Ensuite, changeons nos habitudes en faisant les courses ? ! STOP aux goûters et plats préparés d’origine industrielle. Oui aux produits frais, vrais, bruts (non transformés) et de saison. Place à la diversité aussi pour habituer le palais ? à la richesse alimentaire !

Le bon petit-déjeuner

A base de protéines et bonnes graisses ?, il doit être en mesure d’apporter l’énergie de qualité et en quantité nécessaire au bon réveil et fonctionnement de l’organisme.

Pour plus de détails concernant le petit-déjeuner et son équilibre, je vous encourage à regarder cette vidéo.

Le goûter

Pour le goûter, que ce soit des petits ou des grands, ayons le réflexe des fruits secs, par exemple. Pour préparer des gâteaux maison, utilisons des farines non raffinées. Celles de châtaignes, sarrasin ou riz représentent des substituts ?? gourmands et savoureux. Les fruits de saison sont une excellente alternative aussi.

Le chocolat peut encore avoir sa place dans le goûter. Eduquons notre palais en passant du chocolat au lait, très sucré, au chocolat noir. Pour cela, faisons de petits pas en augmentant progressivement la teneur en cacao ? pour arriver à 70%. Chaque étape est une victoire !

Volonté politique ?

J’ai l’intime conviction que c’est petit à petit que les choses bougerons et pourrons s’améliorer. Et la transformation commence en nous, dans le milieu familial. 

Cela étant dit, qu’en est-il de l’échelle supérieure, celle sociale ?

L’éducation du palais appartient à la sphère… de l’éducation à proprement parler – celle qui se déroule dans les écoles ? et institutions qui accueillent nos enfants. Or, elles puisent leur orientation dans la politique mise en place : quelles restrictions pour les produits nocifs les plus courants ? Quels seuils de sucre/gras/sel ? Quelle classification des aliments ou labels afin de gagner en transparence ? Quels aliments proposer en libre service à l’école ? Faut-il d’ailleurs proposer des distributeurs à l’école…?

Tout comme dans l’éducation d’un enfant, il serait souhaitable d’éviter les contresens : autrement dit, de prêcher la bonne cause tout en étant à la solde de groupes financiers et agro-alimentaires ?, par exemple. Leurs intérêts divergent des nôtres.

Signes d’espoir ? 

Les signes d’espoir sont là, même si faibles. Ainsi, les chercheurs ont-ils décroché 1,5 million d’euros pour étudier les modifications cellulaires liées à l’avancement de la stéatose vers la Nash et à l’intervention du système immunitaire ? hépatique dans le processus.

Parmi les autres pistes possibles, nous retrouvons celle du microbiote ! Surprise, surprise… Pour découvrir en détail le rôle de la naturopathie dans la préservation de notre santé microbiotique, je vous invite à lire cet article .

Les chercheurs ont découvert que certaines bactéries intestinales seraient responsables de l’accumulation de graisses dans le foie. Ils étudient la possibilité de proposer une nouvelle génération de probiotiques ciblant l’équilibre ⚖️ bactérien du microbiote.

Parallèlement à l’avancée de la recherche, gardons en tête qu’à défaut de guérir, nous pouvons prévenir. La naturopathie est là pour ça ? ! Elle se pose comme une approche préventive essentielle pour intervenir en amont de l’avancement silencieux de la maladie du foie gras.

Sonia

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