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Système digestif : le b.-a.-ba

La digestion, son processus, ses principes et l’ensemble des organes qui y participent, c’est mon cheval de bataille naturopathique au quotidien. Un champ d’action vaste et passionnant car il montre à quel point chaque système ou organe impliqué est co-dépendant des autres. Sans oublier que la digestion des aliments est un voyage d’un bout à l’autre de notre corps !

Bref, une symphonie ? qui s’élève naturellement de notre organisme, tant que chaque instrument concerné joue sa partition.

Pour mieux décrypter cette symphonie et en apprécier ainsi tous les accords et variations, je vous propose de passer en revue les fondements de notre système digestif. 

Quels organes sont impliqués, comment fonctionnent-ils, comment soutenir leur action ? Pour voir tout cela, suivons l’odyssée digestive dans notre organisme.

Atmosphère, atmosphère…

Bousculons les idées reçues : la digestion commence même avant de passer à table. Réaction aux parfums, textures goûtées à droite et à gauche, souvenirs (la fameuse madeleine !), la compagnie ou pas… Un environnement, une atmosphère, des niveaux d’énergie qui nous préparent à ce qui devrait être un rituel nourricier et bienfaisant ?.

Car, ceux qui me suivent ici et sur les réseaux sociaux le savent, digérer c’est aussi dans la tête ?. Tant que tout va là-haut et que le nerf vague communique correctement entre nos deux cerveaux, tout va en bas aussi ?. Bref, la mise en musique se fait à travers le mental, nos émotions et nos sens. (Pour découvrir l’impact des émotions sur notre système digestif, je vous invite à lire l’article du mois dernier.)

Ensemble, ils contribuent à faire commencer la digestion avant la mise en bouche de la nourriture. Ils envoient le message qui stimule la fabrication des enzymes digestives. Celles-ci jouent un rôle essentiel : comme des ciseaux, elles coupent les aliments pour en faciliter l’absorption par nos cellules  – étape essentielle dans notre parcours de vie et de santé (je vous en reparle plus loin dans cet article).

La leçon d’anatomie

Avant de commencer à manger à proprement parler, passons un instant en revue l’anatomie ⚙️ de l’appareil digestif. Quels sont les éléments qui le composent ?

-L’appareil digestif comprend un conduit, le tube digestif, et deux extrémités : la cavité buccale par laquelle les aliments sont ingérés, et le canal anal, par lequel les résidus alimentaires sont évacués.

Le tube digestif, quant à lui, se compose de/du :

  • L’œsophage,
  • L’estomac,
  • L’intestin grêle,
  • Colon,
  • Rectum,
  • L’anus.

Les assistants

Ces organes sont assistés tout au long de la fonction digestive par le foie et la vésicule biliaire, le pancréas et les glandes salivaires. 

Par son action, le foie sécrète de la bile et se charge notamment du métabolisme des glucides, lipides et protéines. De plus, il stocke vitamines et minéraux et joue le rôle primordial de station d’épuration. En effet, c’est grâce à lui qu’a lieu la détoxication de l’organisme : il élimine toxines, médicaments et alcool.

La vésicule biliaire assiste la digestion grâce au stockage de la bile et à l’acheminement de celle-ci via les voies biliaires. La bile se charge quant à elle de digérer les lipides.

Le pancréas assume deux rôles : la sécrétion de sucs digestifs et la production d’insuline pour réguler la glycémie (taux de sucre dans le sang).

Enfin, les glandes salivaires interviennent en amont : la salive humidifie les aliments pour en faciliter la déglutition. Elle apporte l’amylase qui facilite la digestion des aliments dans l’estomac en décomposant l’amidon.

Un processus, six étapes

Pour schématiser, nous pouvons distinguer six étapes essentielles dans le processus ? digestif : 

1 – L’ingestion

2 – La propulsion

3 – La dégradation mécanique

4 – La digestion chimique

5 – L’absorption

6 – L’élimination

La première bouchée

En amont, nous constatons l’acte même de “manger”. Il commence tout naturellement dans notre bouche ?. C’est ici que la mécanique et la chimie commencent à s’accorder. Elles joueront ensuite tout au long de la digestion leur rôle, à différents endroits et à différents moments.

La mécanique entre en jeu avec la mastication. C’est un acte automatique important : il permet de réduire la taille des aliments. Ainsi redimensionnés, ils augmentent leur surface, ce qui les rend plus exposés aux actions chimiques (salive et sucs gastriques).

De plus, la mastication envoi un message au cerveau via un neurotransmetteur, l’histamine. Celle-ci permet de réguler la sensation de satiété. Notons au passage que mastiquer une bouchée prend environ une minute.

La chimie intervient avec la salive, sécrétée par les glandes salivaires. Son rôle ? Humidifier ? les aliments, faciliter l’action mécanique et découper les molécules grâce à l’enzyme amylase.

La formation du bol alimentaire

C’est au terme de ces deux actions – mécanique et chimique – que se forme ce que l’on appelle le “bol alimentaire”. Il s’agit de l’amas d’aliments broyés et malaxés, prêts à être déglutis de façon optimale.

Le passage de la bouche à l’œsophage se fait donc à l’aide de la déglutition. Un seul terme qui recouvre en réalité l’intervention volontaire de plusieurs organes : la langue, le palais et le pharynx. Le point d’arrivée est l’œsophage.

Il est intéressant de noter que la déglutition des liquides prend 2 à 3 secondes . Celles des solides, 5 à 7 secondes. Un temps très court par rapport à la durée de la mastication d’un morceau de nourriture… Ce qui ne fait que révéler à quel point la machine digestive est parfaitement calibrée ! Prendre le temps de mâcher sans ingurgiter à la volée c’est une façon efficace de soutenir le travail de l’appareil digestif. Prendre le temps,  en général, c’est l’une des clés de l’alimentation en pleine conscience ET de notre cheminement vers l’équilibre.

Rôle du système nerveux autonome

Puisque nous abordons la progression du bol alimentaire, il me semble utile d’introduire ici le rôle du système nerveux autonome. Eh oui, la digestion est une fonction hautement synchronisée par plusieurs systèmes !

Le point d’orgue est ici la progression ➡️ ; fait surprenant, un individu tête en bas pourra tout de même  avaler et son bol alimentaire continuera à avancer ! Même si je ne vous souhaite pas de vous retrouver dans une telle situation, cet exploit en dit long : les parois du tube digestif sont recouvertes de muscles lisses. C’est l’alternance entre leurs phases de contraction et de relaxation qui permet aux aliments de poursuivre leur chemin… dans le bon sens.

Cette alternance est contrôlée par le système nerveux autonome. Elle est connue sous le nome de “péristaltisme” et c’est elle qui contribue à propulser le bol alimentaire tout au long de la digestion.

Pour que le péristaltisme se fasse dans de bonnes conditions, encore faut-il que tous les muscles concernés soient eux aussi en bon état et… bien nourris ! Pour cela, il est nécessaire de leur apporter des protéines, à doser savamment dans notre alimentation.

Bienvenue dans l’estomac !

C’est ainsi propulsé qu’il atteint l’estomac. Les sucs gastriques y agissent de concert avec l’action de trois couches :

  • Longitudinale
  • Circulaire
  • Oblique

Ensemble, ces couches musculaires ?? font avancer la nourriture, la mélangent et la décomposent. Quant aux plis gastriques, ils rendent notre estomac flexible en fonction des quantités ingérées.

Par ailleurs, c’est dans l’estomac qu’intervient l’acide chlorhydrique. Contrairement à ce que soutient la légende, c’est l’insuffisance de celui-ci (l’hypochlorhydrie) qui est à l’origine de bien des troubles digestifs ! Je reviens plus loin dans cet article sur ce volet.

Le duodénum, point de départ de l’intestin grêle

Le duodénum fait partie de l’intestin grêle et reçoit la nourriture à la sortie de l’estomac. En réalité, le bol alimentaire dégradé par les sucs gastriques se transforme en un liquide appelé le chyme.

En même temps, le duodénum concentre les sucs gastriques, pancréatiques, la bile et les enzymes digestives. Autant dire que c’est un véritable creuset !

Il est intéressant de noter que l’ensemble de la paroi de l’intestin grêle est tapissé de villosités. Celles-ci se chargent d’absorber au passage les nutriments, vitamines et minéraux nécessaires à l’organisme.

En fin de parcours : le colon

Au terme de ce périple, nous retrouvons le colon. Celui-ci correspond en effet à la dernière partie ? du tube digestif et mesure, tenez-vous bien, 9 mètres de long !

Son rôle consiste essentiellement à maintenir l’équilibre ⚖️ hydrique, à stocker et éliminer les déchets. C’est la toute dernière étape avant l’évacuation des selles. Celle-ci intervient grâce à un mécanisme réflexe.

Enfin, c’est dans le colon que nous retrouvons un grand nombre de bactéries. Elles forment la célèbre flore intestinale. Je vous en parle souvent car c’est de l’équilibre de ce microbiote que dépend le bon fonctionnement de notre système immunitaire ? !

Pourquoi digérer ?

La digestion est vitale pour l’homme. C’est grâce à elle que les aliments sont transformés en nutriments directement assimilables par notre organisme.

Ce périple et cette transformation sont à l’origine de l’énergie ⚡️ nécessaire à la fabrication, au fonctionnement, au renouvellement et à la nutrition de nos cellules. Si elles ne sont pas bien nourries, elles ne peuvent jouer leur partition et peuvent s’oxyder prématurément et causer un déséquilibre, des carences et de nombreux troubles, parmi lesquels la fatigue.

Sans oublier le rôle essentiel de la bonne santé de notre appareil digestif dans d’autres processus tels que la défense de notre immunité ou notre équilibre acido-basique. 

Trois exemples de troubles digestifs

Lorsque la machine digestive se détraque ?, c’est l’ensemble de notre organisme et notre mental qui sonnent faux.

Parmi les troubles digestifs les plus courants, j’aimerais citer les RGO. Les reflux-gastro-œsophagiens se caractérisent par la remontée ? de fluides ou de résidus solides de l’estomac vers l’œsophage. Particulièrement gênants et douloureux, ces reflux peuvent être déclenchés par de multiples facteurs : alcool, tabagisme, repas très copieux, stress, hypochlorhydrie (une insuffisance d’acide chlorhydrique)… Ce dernier facteur peut en étonner plus d’un ! Autre rôle essentiel de l’acide chlorhydrique : il désinfecte le bol alimentaire. En l’absence de désinfection, des bactéries peuvent proliférer et atteindre le colon, avec à la clé un risque de SIBO. Je t’invite à consulter cette publication pour en savoir plus sur l’hypochlorhydrie et ses conséquences.

Autre trouble source de nombreuses consultations : la constipation. Occasionnelle ou chronique, elle peut être très invalidante. Pour savoir comment faciliter la formation du bol fécal, relancer un intestin paresseux ou éviter de le surcharger, regarde cette vidéo. A la clé, des conseils 100% naturels !

Enfin, dans un autre ordre d’idées : la maladie de Crohn. Pourquoi serait-elle différente ? Parce qu’elle s’apparente à une maladie auto-immune. Pathologie inflammatoire ? chronique, elle semble être un pur produit des sociétés “modernes” avec des origines aussi diverses que la génétique, le déséquilibre du système immunitaire (encore notre microbiote intestinal !) ou l’environnement.

Peut-on soutenir la digestion naturellement ? 

En fonction des troubles constatés, il est possible de définir un plan d’action, de soutien et de soulagement naturel. Entre les habitudes alimentaires et comportementales (mâchons enfants de la patrie ? !), le choix éclairé des aliments et l’attention portée aux associations alimentaires (exit les fameux “bowls” en apparence sains !), il y a de quoi modifier quelques pratiques en amont.

Bien entendu, pour un diagnostic et une approche efficace, rien ne vaut une consultation ?. Ne l’oublions pas : nous sommes tous différents, nous méritons tous une attention particulière et une approche sur-mesure.

Digestion : à chacun son parcours !

Alors, certes, le système digestif est le même pour tous, d’où l’intérêt d’en connaître les principes fondamentaux. Cependant, le parcours qui mène à son évolution, à sa sensibilité ou réactivité est unique pour chacun d’entre nous. Il reflète finalement nos choix de vie, d’alimentation, ainsi que l’époque dans laquelle nous vivons.

La digestion, c’est donc avant tout une collaboration ? granulaire et complexe entre des acteurs et des facteurs multiples. Connaître et comprendre le système digestif, c’est se mobiliser pour pour en soutenir l’activité, et c’est aussi le b.-a.-ba de notre cheminement vers la pleine santé.

Sonia

Photos : Rf Studio via Pexels, Pablo Merchan Montes via Unsplash, Dominika Roseclay via Pexels, Jay Wennington, Brooke Lark, Alicia Christin, Tim Mossholder, Julien Tromeur via Unsplash, Ketut Subiyanto, Sora Shimazaki, Alex Green et Roman Odintsov via Pexels.

Comments (4):

  1. Sonia Robino

    janvier 21, 2023 at 10:28

    Merci de me lire Sandrine, je suis contente que mon contenu te plaise.

  2. PIERRE Sandrine

    janvier 20, 2023 at 8:08

    Très intéressant !!!
    Merci pour ton partage de culture

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