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SIBO naturopathie

SIBO : si la naturopathie s’en chargeait?

Le SIBO fait partie de ces pathologies digestives encore méconnues malgré les statistiques en augmentation constante. Figurez-vous que plus de 4 millions de Français en seraient atteints !

Ce n’est pas rien.

Alors, pourquoi cette méconnaissance du SIBO ? Comment l’identifier ? Et si une approche naturelle était possible ?

Autant de questions qui me semblent essentielles si nous souhaitons nous attaquer de façon exhaustive au SIBO et ses récidives, en comprendre les mécanismes et, surtout, proposer des solutions durables et fiables.

SIBO, qui es-tu ?

Ce qu’il y a d’étonnant avec le SIBO, c’est qu’étant donné ses symptômes, il nous semble bien le connaître. Qui n’a pas souffert de maux de ventre, de douleurs d’estomac, flatulences ou d’une grande fatigue…?

Autant dire que nous sommes tous passés par là un jour ou l’autre.

Toutefois, le SIBO est une véritable concaténation ⚙️ de symptômes dus à ce qu’on désigne en anglais le Small Intestinal Bacterial Overgrowth. Il s’agit en réalité d’une pullulation anormale et excessive ? des bactéries présentes dans l’intestin grêle. 

Elle est anormale et excessive – ces deux adjectifs comptent ! En effet, il n’y a rien d’étonnant à ce que des bactéries résident dans notre intestin. Si ce n’est que, normalement, l’intestin grêle en compte peu, le gros du travail se faisant plus bas, dans le colon.

Quel est le rôle de l’intestin grêle ?

Son rôle consiste avant tout à absorber les nutriments. Lorsque les bactéries le colonisent à la suite d’un SIBO, l’absorption se fait difficilement et nous assistons à une véritable fermentation. Les aliments non digérées stagnent et provoquent ballonnements et gaz à outrance.

Combo explosif !

J’y ai fait allusion en introduction : le SIBO s’exprime à travers une ribambelle de symptômes. C’est ce qui rend son identification ?, voire sa reconnaissance, si compliquées. 

Parmi les symptômes les plus fréquents, nous retrouvons :

  • Gaz et ballonnements
  • Alternance diarrhée/constipation
  • RGO
  • Nausées
  • Vomissements
  • Douleurs abdominales
  • Dépression
  • Douleurs articulaires
  • Brouillard mental
  • Confusion
  • Difficultés de concentration

La liste est longue et le fait que ces symptômes puissent s’exprimer aussi tous à la fois, ne facilite pas les choses. Comme si le tableau n’était pas assez opaque, ajoutons que le SIBO est souvent confondu avec d’autres pathologies ? (SIFO, candidose…).

Sans compter que, parfois, le SIBO peut aussi être… asymptomatique ! Nous verrons plus loin que la méthode de diagnostic prend alors toute son importance.

Mécanisme mis à nu 

Afin de mieux comprendre le SIBO, je vous propose de mettre son mécanisme à nu. 

Pour commencer, il y a prolifération bactérienne en la demeure. Cela donne lieu à une dysbiose qui affaiblit la paroi intestinale. Ainsi attaquée, celle-ci devient excessivement poreuse (hyperperméabilité intestinale) et laisse passer des agents pathogènes ? dans le sang. 

Cette invasion déclenche une alerte maximale : c’est le système immunitaire qui entre alors en jeu. A force, c’est l’inflammation chronique qui s’installe face à l’envahisseur. Elle peut s’accompagner de toute une série de nouveaux symptômes : migraines, allergies, intolérances, toux chronique et persistante, infections de la zone ORL, rétention d’eau, asthme…

Quand l’hypochlorydrie s’en mêle

Autre facteur déclenchant possible du SIBO : l’hypochlorydrie. Le milieu acide de notre estomac joue un rôle essentiel. Il tue les bactéries, se chargeant ainsi de leur régulation et évitant leur prolifération. Si l’acidité de l’estomac est insuffisante, le terrain est donc propice au SIBO.

Quelle est la cause de l’hypochlorydrie ? Le mois dernier j’ai partagé avec vous sur Facebook un article sur les IPP. Il s’agit d’une catégorie de médicaments ? (inhibiteurs de la pompe à protons) généralement (et trop souvent) prescrits pour réduire l’acidité et contenir les RGO. 

Au-delà du fait que ces médicaments ne doivent en aucun cas être pris sur le long terme, ils ont pour effet de réduire la capacité de l’estomac à scinder les aliments et à se charger correctement de la fonction digestive. Nous retombons donc encore une fois dans le cycle de la fermentation et la pullulation bactérienne.

Un diagnostic pas si simple…

Face à cette multitude et complexité des symptômes, comment identifier et diagnostiquer le SIBO ?

C’est un peu le parcours du combattant, avouons-le. 

Le meilleur moyen actuel pour identifier un SIBO consiste à pratiquer un examen respiratoire ?‍?. Cela peut paraître étonnant, mais cette pratique permet d’identifier les types de SIBO en présence :

  • A dominante hydrogène
  • A dominante méthane
  • A dominante sulfure d’hydrogène

En fonction des résultats, votre naturopathe ou médecin spécialisé pourra définir le protocole à appliquer. Ce dernier n’est pas figé : au fil de sa progression et de vos réactions, il serra affiné, ajusté, modifié. Il s’agit donc d’un protocole au long cours et exhaustif. 

Objectif ?: instaurer un traitement de fond des causes profondes, assainir, rééquilibrer et restaurer sur le long terme afin d’éviter les récidives rapides (classiques lorsque l’on arrête un traitement allopathique).

Le sur-mesure s’impose

Vous l’aurez compris, il est impossible (et ce n’est pas l’objectif non plus !) de vous donner ici une ordonnance pour traiter le SIBO. 

Cela étant dit, voici quelques pistes naturelles ? qui peuvent être envisagées par votre naturopathe. Elles ne sont en aucune façon exhaustives et ne représentent pas une “cure” à suivre à la lettre. Elles visent à vous informer sur les chemins possibles en naturopathie. Elles se veulent une première approche ouvrant l’accès à de nouvelles connaissances.

Existe-t-il des réponses naturelles ?

La réponse est OUI ?? ! Parmi les aspects à prendre en considération, commençons par le stress. Il ne s’agit certainement pas ici de vous dire que “tout est dans votre tête” – absolument pas. En naturopathie, l’humain est perçu comme un ensemble : le corps et le mental sont indissociables. Ils interagissent ?, communiquent et résonnent l’un avec l’autre. C’est pour cette raison que la naturopathie se définit aussi comme une pratique « holistique ».

Effets du stress

Alors oui, le stress sous la forme d’un manque de sommeil, d’une hyper-activité sportive ?? par exemple, contribue à réduire l’afflux sanguin vers l’intestin. Sa motilité est alors réduite, il peine à fonctionner de façon optimale. Le processus digestif est altéré et incomplet. 

Autre effet du stress : il tend à faire baisser le niveau d’immunoglobulines nécessaire à la bonne immunité intestinale. Résultat : un dysfonctionnement immunitaire.

De plus, le stress inhibe le fonctionnement du Complexe Moteur Migrant (CMM) car il provoque la sécrétion d’une hormone qui altère directement la neurotransmission en charge de la motilité intestinale. En conséquence, nous remarquons :

  • la réduction de la salivation, de la sécrétion des sucs gastriques, 
  • un ralentissement de la motilité intestinale et 
  • une altération de la vidange du colon et du rectum.

Comment les contrer naturellement ?

Je vous en parle souvent sur Instagram et même dans ces pages : la luxopuncture est une approche efficace qui permet de réguler les hormones du stress. Elle se fonde sur le principe de la réflexologie car elle stimule les points réflexes ? clés pour agir sur le système hormonal.

Parmi les avantages de cette approche naturelle : elle est indolore, non invasive et agit efficacement aussi sur les troubles du sommeil et les compulsions alimentaires.

De plus, je conseille la cohérence cardiaque, le yoga ??‍♂️, la méditation et la méditation pleine conscience, l’hypnose ou l’EMDR. Ce sont autant d’approches douces et efficaces parmi lesquelles identifier celle qui vous convient le mieux.

Introspection sans concession

Enfin, pour véritablement gérer le stress et libérer nos émotions, il est essentiel d’aller au cœur du problème. Quelles sont les causes de ce stress ? Problèmes professionnels, difficultés familiales, financières…? Une introspection et une analyse sans compromis ? de la situation globale peuvent se faire avec l’aide d’un médiateur ou d’un psychologue, par exemple.

En règle générale, une nouvelle approche de nos émotions et de leur gestion nous aidera à avoir un autre regard sur l’ensemble de notre hygiène de vie. Ce qui ne peut être que bénéfique au regard du SIBO… mais pas que !

Bien manger

Avant même de nous intéresser au contenu de notre assiette (abordé plus bas), jetons un coup d’œil à nos habitudes.

Bien manger (et digérer !) passe avant tout par quelques étapes clés :

  • Penser à mâcher correctement : poser les couverts entre chaque bouchée, ne pas avaler de morceaux non mastiqués, mâcher lentement. C’est là que commence la digestion !
  • S’installer au calme : faire une véritable pause, manger en conscience en appréciant les textures, couleurs, saveurs, parfums. C’est ça aussi, commencer à bien digérer avec les sens et renouer avec eux et le plaisir ! Excellent pour contrer le stress, au passage.
  • Eviter les grosses portions : elles sont plus difficiles à mastiquer et nous incitent à avaler les bouchées telles quelles par manque de patience. Nous sommes des êtres paresseux, habitués à la rapidité et à la facilité… que nous le voulions ou pas, il est facile de retomber dans ce cercle vicieux dès que l’occasion se présente. 

Remettre le système en mouvement

Relancer la fonction gastrique consiste à aider la progression du bol alimentaire dans l’estomac. Il s’agit de stimuler le mouvement gastrique à l’aide de plantes telles que le fenouil, la mélisse ou encore le gingembre et la menthe poivrée.

Ces plantes sont précieuses car elles stimulent la mobilité de l’appareil digestif, tant sur la partie haute (estomac) que sur la partie basse (intestins). On les appelle les plantes prokinétiques, qui favorisent la motilité ou Complexe Moteur Migrant (CMM). Il s’agit des contractions qui poussent les déchets de l’intestin grêle vers le colon pour laisser place au bol alimentaire suivant.

Il existe une grande variété de prokinétiques (tant naturels que médicamenteux, d’ailleurs), d’où la nécessité de demander conseil et vous faire suivre par votre thérapeute ??‍⚕️ avant toute absorption.

Plantes antimicrobiennes

Afin d’éviter la prise systématique et surtout prolongée d’antibiotiques, les plantes et huiles essentielles antimicrobiennes peuvent être une option intéressante. Elles présentent l’avantage d’être bien tolérées et ont peu d’effets secondaires.

Parmi elles, citons l’ail ? aux propriétés antibactériennes, antifongiques et antivirales. L’huile essentielle d’origan efficace notamment contre la fermentation à méthane. Les huiles essentielles de coriandre, carvi ou clou de girofle sont aussi indiquées car antibacteriennes et antifongiques.

⚠️ Attention : les huiles essentielles sont des principes actifs ! Elles peuvent être dangereuses et ne doivent en aucune cas être prises à la légère. Rapprochez-vous toujours de votre thérapeute pour vous assurer de la bonne posologie et de leur mode d’administration correct et sûr.

Enfin, pour assainir la flore intestinale, nous pouvons privilégier les plantes riches en berbérine. Peu absorbée par l’intestin, elle présente l’avantage supplémentaire de protéger la muqueuse intestinale. La berbérine se trouve dans le lapacho, la sarriette ou encore la menthe. 

Que mettre dans l’assiette ?

Le sujet de l’alimentation et de la diète à adopter est assez épineux. En effet, il existe des approches assez drastiques qui peuvent être efficaces – mais elles doivent être limitées dans le temps. Pourquoi ? Afin d’éviter les carences nutritionnelle et éventuellement une perte de poids excessive pouvant affaiblir l’individu.

C’est le cas de la diète sans FODMAP. Les FODMAP désignent des sucres à courtes chaînes, généralement bons pour notre santé. En effet, ils sont assimilables aux probiotiques, nécessaires au bon développement de notre flore intestinale.

Cependant, en cas de SIBO, ils vaut mieux les éviter car ces sucres sont fermentescibles ! Ils favorisent donc l’apparition de gaz ? et la fermentation.

Notons que la diète sans FODMAP classique peut être une étape de départ dans l’approche alimentaire. En fonction de la réaction de chaque individu, elle pourra être affinée (FODMAP sans céréales, sans produits laitiers etc.).

Une fois encore, il est impératif de vous faire suivre par votre thérapeute tout au long du processus.

Du changement dans l’air !

Le SIBO fait encore l’objet de nombreuses études ?. Elles portent tant sur ses causes que sur les outils de diagnostic.

Ce que nous pouvons d’ores et déjà remarquer, c’est l’étape de la vulgarisation et de la diffusion des informations le concernant. Cela veut dire que les connaissances passent d’un milieu strictement professionnel au grand public. 

Ce cheminement semble être une étape essentielle de la prise de conscience pouvant conduire au changement conséquent des habitudes et attitudes. Non seulement face aux symptômes, mais aussi et surtout face aux causes en amont.

Dans tous les cas de figure, c’est par le dialogue ?, l’échange et la comparaison des expériences, analyses et résultats que nos connaissances pourront être affinées au fil des ans et des cas.

Je vous souhaite une très belle rentrée, sous le signe du changement !

Sonia

Photos : Carolina, Jonathan Borba, Imani Bahati via Unsplash, Cottonbro, Shora Shimazaki via Pexels, Pawel Czerwinski, Christopher Boswell via Unsplash, Chokniti Khongchum via Pexels, Katerina May, The Tonik, Birgith Roosipuu, Norbert Kunrak, Brooke Lark, Monika Gabrowska et Micheile Dot via Unsplash.

Comments (1):

  1. Czamanski

    septembre 1, 2022 at 6:19

    Content d’avoir fait connaissance avec le SIBO et je note que la Naturopathie comme la médecine allopathique adore utiliser des abréviations souvent d’origine anglo-saxonnes pour avoir un langage ésotérique vis à vis des non initiés, donc la Naturopathie joue dans la cour des grands ??

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