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Maladie de Crohn, maladie auto-immune

Parmi les maladies dont l’incidence augmente dans les pays industrialisés, la maladie de Crohn. Pendant longtemps, les causes de cette pathologie classée parmi les maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) ont été mal connues. Ces dernières années, la recherche a bien avancé. Elle a permis d’affiner le diagnostic et de mieux en comprendre l’origine, jusqu’à la classer parmi les maladies auto-immunes.

Quelle est la dynamique de cette affection ? Quelles en sont les causes et symptômes ? Comment la naturopathie peut-elle nous aider ? Autant de questions auxquelles je vais répondre dans ce nouvel article de blog.

Fiche d’identité 

La maladie de Crohn est une affection inflammatoire chronique. Sa particularité est qu’elle peut toucher tous les segments du tube digestif – de l’œsophage au rectum. Elle semble toucher le plus souvent la partie terminale de l’intestin grêle, l’iléon.

Manifestations

Cette maladie se caractérise par une inflammation ? et un épaississement de la paroi du segment digestif concerné. Parfois, on peut aussi constater ulcères, perforations voire fissures.

Elle s’exprime par poussées souvent imprévisibles et soudaines. Entre les poussées, on constate des périodes d’accalmie ou de rémission dont la durée peut varier sensiblement (de quelques semaines à…quelques années ? !). Cette dynamique la rend particulièrement invalidante et pénible à bien des égards.

Cartographie et tendances

La maladie de Crohn semble être de plus en plus diffuse dans les pays ? dits “industrialisés”, avec une nette préférence pour l’Europe de l’Ouest et notamment du Nord-Ouest et les Etats-Unis. Les pays émergents ou en développement – notamment l’Amérique latine – semblent se joindre progressivement à la liste des territoires touchés. 

En France, c’est le Nord-Pas-de-Calais qui arrive en tête des régions concernées.

Quelle population ?

Au-delà de cette cartographie, nous pouvons aussi regarder de plus près la population ? même. Hommes et femmes sont touchés par cette maladie, avec toutefois une légère avance pour les femmes. Tous les âges peuvent être concernés, mais elle semble apparaître surtout dans la tranche 20-40 ans. 

Elle peut parfois même se déclarer chez les enfants et les adolescents. Dans ce cas, elle peut entraîner des troubles ou retards de croissance.

Ces données montrent que la maladie irradie de façon large, ce qui ne peut que nous encourager à mieux la cerner et l’appréhender. L’objectif ? de la naturopathie est de garantir une meilleure qualité de vie aux personnes qui en souffrent. Ne l’oublions pas, ses effets invalidants persistants font qu’elle est classée parmi les ALD (affections de longue durée).

Quand la génétique s’en mêle…

A ce jour, la recherche a permis d’identifier une trentaine de gènes qui favoriseraient l’apparition de cette pathologie. L’implication de la génétique est donc indiscutable… Mais elle se double aussi d’autres facteurs mis en lumière par l’épigénétique. Selon cette dernière, l’expression même de nos gènes peut être modulée par d’autres facteurs tels que : 

-L’alimentation

-Le rythme circadien

-Les facteurs environnementaux (pollution, perturbateurs endocriniens…)

Facteurs aggravants

A ces facteurs épigénétiques s’ajoutent des facteurs que nous pourrions qualifier d’aggravants, parmi lesquels :

-Le stress

-Le tabagisme

-L’abus de médicaments

-Les pilules contraceptives

A y regarder de plus près ?, nous constatons que ces facteurs sont prépondérants dans les sociétés dites “développées”… Un constat qui pourrait nous encourager à redéfinir ce qu’est le véritable développement tant il semble coûter cher à notre santé !

Quels symptômes ?

Cela est d’autant plus vrai que les symptômes sont divers et invalidants. Parmi eux, citons les suivants :

-Diarrhées chroniques et douloureuses

-Spasmes et douleurs abdominales

-Perte d’appétit

-Amaigrissement

-Vomissements

-Nausées

-Anémie 

A cette liste non exhaustive s’ajoutent des symptômes périphériques : rhumatismes, douleurs articulaires, aphtes, inflammations oculaires ? ou hépatiques…

Une liste bien longue et qui peut varier sensiblement d’un sujet à un autre. Elle montre à quel point les éléments et systèmes de notre organisme sont interdépendants ? et reliés. D’ailleurs, la science ne s’y est pas trompée : elle a relevé que chez les sujets qui souffrent de la maladie de Crohn, cette pathologie s’accompagne souvent d’une deuxième maladie auto-immune (notamment la spondylarthrite ankylosante). C’est ce qui se passe lorsque nos défenses immunitaires s’attaquent à nos propres cellules et donc à plusieurs systèmes à la fois.

Une approche holistique et intégrative permet de prendre en compte l’ensemble des phénomènes constatés et de cheminer vers un soulagement global.

Système immunitaire et maladie de Crohn

J’annonce la couleur dans le titre de cet article : la maladie de Crohn est une maladie auto-immune. Cela veut dire que le système immunitaire du sujet s’en prend aux cellules de la paroi digestive. Cette attaque se traduit par les symptômes périphériques abordés ci-dessus.

Si nous en arrivons là, c’est que cette maladie s’appuie sur un terrain inflammatoire dû à la porosité de la muqueuse intestinale. Affaiblie, celle-ci laisse passer des agents pathogènes qui déclenchent une réaction immunitaire. En tentant de répondre à cette réaction inflammatoire massive et chronique, le système s’épuise ? et se détraque… Vous trouverez ici mon article dédié à la porosité intestinale pour en découvrir plus en détail les implications.

Incontournable microbiote !

Forcément, si je vous parle de système immunitaire… je suis amenée à m’intéresser d’un peu plus près au microbiote et à son rôle-clé dans notre réponse immunitaire. En effet, dans notre flore intestinale se trouvent 75% de nos défenses immunitaires ? ! C’est pour cette raison que la naturopathie s’attache à soutenir et renforcer ?? l’incroyable  richesse de la flore intestinale et la bonne santé de notre microbiote.

Je vous en dis plus à ce sujet dans cette vidéo qui traite des inflammations chroniques et du microbiote.

Alimentation adaptée 

Lorsque nous abordons les troubles digestifs, quels qu’ils soient, l’alimentation est tout naturellement concernée. 

-En période de poussées

C’est une période délicate pendant laquelle nous allons essayer de ménager les intestins. Pour cela, mieux vaut limiter l’absorption de fibres (céréales complètes, légumineuses, crudités…) et d’aliments pouvant causer flatulence et ballonnements (crucifères ?). Nous pouvons en revanche faire la part belle aux omega 3 contenus dans les huiles végétales (noix, chanvre, lin…) ou les poissons gras. A ce propos, je vous explique ici pourquoi préférer ceux de petite taille.

Dans le même ordre d’idées, le régime FODMAP peut être envisagé. Il vise à retirer de notre régime alimentaire tous les aliments pouvant fermenter ou irriter nos intestins. A noter cependant que ce type d’alimentation ne convient que sur le court terme. 

-En période de rémission

Pendant les accalmies, pensons à privilégier une alimentation anti-inflammatoire. Le curcuma est efficace à cet égard, consommé notamment sous forme de racine (le choisir bio.) Evitons par exemple le gluten, les produits laitiers, les charcuteries, les produits transformés voire ultra-transformés, les plats préparés, les gras saturés, l’alcool ?. 

Parallèlement, il peut être utile de booster notre prise d’anti-oxydants afin de contrer l’action néfaste des radicaux libres. Accueillons donc au menu fruits et légumes colorés, riches en anti-oxydants ! Je vous en dis plus à ce sujet dans cet article de blog consacré à l’oxydation cellulaire.

Dans tous les cas de figure, ⚠️ il est essentiel de ne pas vous lancer seuls dans l’adaptation de votre assiette. Consultez toujours un professionnel qui sera capable de prendre en compte votre terrain, vos antécédents et le profil clinique complet de la maladie.

Stop tabac !

Mention spéciale, sans gloire ni lauriers ??‍♀️, je le crains, au tabac. Mauvais élève sur toute la ligne, il semble aggraver les poussées inflammatoires et même leur fréquence. Une raison de plus de jeter la cigarette et autres cousins une bonne fois pour toutes.

Pour cela, la luxopuncture peut être une aide très efficace. Indolore, non invasive et 100% naturelle, cette technique que je pratique au cabinet permet de stimuler des points réflexes bien précis afin de contrer les pulsions tabagiques. Vous trouverez ici des informations complémentaires à ce sujet. Si vous souhaitez approfondir vos connaissances sur la luxopuncture, je lui ai consacré tout un article sur le blog.

Le marchand de sable est passé

Nous l’avons vu plus haut dans cet article, notre hygiène de vie tout entière est impliquée dans la maladie de Crohn. Pas de panique, pour autant !

Quelques simples ajustements permettront de rectifier le tir tout en nous encourageant à prendre le chemin de meilleures habitudes… à conserver.

Le sommeil ? et le respect de nos rythmes circadiens sont essentiels. Ils permettent à notre corps de se régénérer au mieux et donc de fonctionner de façon optimale. Posons-nous la question : savons-nous respecter (écouter) notre biorythme ? De quoi s’agit-il ? C’est le moment où jamais de lire cette publication pour en savoir plus. Ou de faire une petite… sieste ? !

Pendant le sommeil, notre organisme se charge de toute une série de fonctions physiologiques et psychologiques essentielles. Parmi elles, la digestion. Afin de faciliter un sommeil de qualité, il existe plusieurs approches naturelles. Parmi elles, la luxopuncture (encore elle !), la phytothérapie (valériane, camomille…), l’aromathérapie (petit grain bigarade, lavande…) ou encore le sport ??‍♀️ (de façon raisonnée et raisonnable). 

Halte au stress !

Il ne pouvait pas manquer dans la liste des suspects, pour ne pas dire coupables. Le stress  ? est un composant qui entretient la maladie de Crohn et influe sur notre santé en général par le biais des radicaux libres. D’ailleurs, je le dis souvent en consultation : nous nous brossons les dents tous les jours pour notre hygiène bucco-dentaire… et nous devrions méditer tous les jours pour celle mentale ?.

En effet, le fonctionnement du monde actuel s’appuie sur le mécanisme des sollicitations permanentes qui agissent de façon néfaste sur notre santé.

Comment contrer ce stress ?

Avoir un rituel quotidien anti-stress est une excellente pratique pour notre hygiène mentale.

La méditation est une excellente approche qui, pratiquée régulièrement, pourrait  aussi devenir une nouvelle philosophie de vie. Il existe différents types de méditation. Que ce soit la méditation yin ou yang, les séances de méditation guidées par Christophe André ou par un professionnel de la méditation pleine conscience, il y a forcément une forme qui parle au cœur ?et à l’esprit de chacun.

Autre pratique facile à mettre en place : la cohérence cardiaque. Il s’agit d’exercices de respiration que je décris plus en détail ici. Parmi les effets bienfaisants notables de cette méthode naturelle, la baisse de sécrétion de cortisol (adieu stress ?), action favorable sur la dopamine (hormone du plaisir) et la sérotonine (anti-dépressive), augmentation de l’ocytocine (hormone de l’amour ?), diminution de la tension artérielle.

Pour découvrir une mine de conseils et d’informations sur le stress, je vous invite à lire cet article sur le blog.  

De l’efficacité des plantes

Restons encore et toujours dans l’efficacité naturelle grâce aux plantes adaptogènes. Capables de réguler notre métabolisme, et dans certains cas notre réponse immunitaire, elles aident l’organisme à s’adapter en agissant directement sur le terrain de chacun.

Parmi les plantes adaptogènes pouvant être conseillées dans le cas de la maladie de Crohn, citons le Boswellia aux propriétés anti-inflammatoires sur les intestins et les articulations. L’ashwagandha se caractérise quant à elle par ses propriétés immuno-régulatrices et anti-microbiennes. 

Autre approche intéressante, la mycothérapie. Les champignons ? comme le shiitake ou le maitake interviennent dans la reconstruction de la muqueuse intestinale ainsi que dans la régulation du système immunitaire. 

D’ailleurs, si les champignons et leur incroyable monde et mode opératoire vous intéressent, je ne peux que vous conseiller la lecture ? de Le Monde caché, comment les champignons façonnent notre monde et influencent nos vie par Merlin Sheldrake.

? Comme toujours, soyez prudents avant d’assimiler plantes et champignons sous quelque forme que ce soit. L’avis de votre naturopathe est essentiel pour cibler l’approche à mettre en place et vous assurer un suivi de qualité à chaque instant ?.

Une maladie multifactorielle

A travers cet article nous avons vu que la maladie de Crohn est une pathologie multifactorielle. En tant que telle, elle ne peut que bénéficier de multiples approches complémentaires. Dans ce contexte, la naturopathie est un soutien précieux. 

D’une part, elle vise le soulagement des causes et symptômes. D’autre part, elle permet aussi de soutenir l’organisme face aux traitements médicamenteux actuels aux nombreux effets indésirables.

Cette approche multiple est d’autant plus nécessaire que cette maladie progresse ? dans le monde  et se pose donc comme un enjeu de santé publique sur tous les plans (nutrition, environnement, modes de vie et de consommation…). En cela, elle est une véritable maladie de civilisation, fruit des “temps modernes”.

Retour…vers le futur

La solution tant attendue pourrait bien nous venir d’un retour… à la nature ! Les principes actifs d’origine végétale ? (resvératol et bêta-carotène en tête) actuellement à l’étude sont porteurs d’espoir. Alliés à la technologie des nano-vecteurs, ils pourraient bien représenter le traitement thérapeutique naturel du futur pour les maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) comme la maladie de Crohn. ? Affaire à suivre… !

Sonia 

 

Photos : Danie Franco via Unsplash, Shvets Production via Pexels, Karolina Grabowska via Pexels, Pixabay via Pexels, Karolina Grabowska via Pexels, Eva Elijas via Pexels, CDC via Unsplash, Kaboompics x 2, Mattia Faloretti via Unsplash, Blackieshoot via Unsplash, Cottonbro via Pexels, Logan Weaver via Unsplash, Daria Shevtsova via Pexels et Bud Elisson via Unsplash.

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