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Maladie cœliaque : quoi de neuf ?

Temps de lecture : 6 minutes

Maladie cœliaque : ça bouge !

La maladie cœliaque fait partie de ces affections qui ont longtemps été sous-estimées. Entre les “c’est dans la tête”, “c’est que du stress” et autres définitions et jugements hâtifs, elle est passée sous le radar…

Les choses changent. Les études sur le microbiote intestinal y sont pour beaucoup.

Si de nombreuses personnes ignorent encore qu’elles sont concernées par cette maladie, les progrès sont bel et bien là. La naturopathie n’est pas en reste : elle met le microbiote intestinal en première ligne depuis des années déjà et propose des alternatives à 360 °.

Embarque avec moi pour un tour de piste afin de découvrir les dernières évolutions et les approches naturelles à ta disposition !

Qu’est-ce que la maladie cœliaque

Il s’agit d’une affection auto-immune chronique qui donne lieu à un affaiblissement de l’intestin et à de nombreux troubles digestifs corrélés. 

Pour la diagnostiquer, le patient se soumet à une biopsie de l’intestin grêle. En présence de maladie cœliaque, cet examen met en lumière une altération de la paroi intestinale, notamment des villosités qui la composent. Ces dernières n’assurent plus l’imperméabilité de l’intestin et laissent ainsi passer des agents pathogènes.

Parmi les signes les plus courants de cette maladie, citons les suivants :

  ballonnements, 

  • migraines à répétition, 
  • alternance entre constipation et diarrhée,
  • douleurs articulaires diffuses, 
  • problèmes cutanés,
  • troubles ORL chroniques (nez qui coule constamment, otites, rhume des foins…).

Maladie auto-immune ?

Il me semble important à ce stade de revenir sur le principe de “maladie auto-immune”. Cette classification a contribué à changer la donne pour la maladie cœliaque.

En effet, la porosité intestinale causée par la maladie cœliaque se traduit par le passage de fragments de protéines ou antigènes dans le sang. Notre organisme, par le biais du système immunitaire, les considère comme autant d’ennemis à combattre et lance l’alerte.

N’oublions pas, au passage, que barrière intestinale fait partie intégrante de notre système de défense immunitaire. Pour savoir comment le renforcer, tu trouveras dans cet article tous mes conseils.

Perméabilité intestinale

Les études ont mis en lumière la porosité ou perméabilité intestinale en cause dans la maladie cœliaque. De quoi s’agit-il ?

Il s’agit d’une modification des villosités qui constituent la barrière intestinale. Un réseau de mailles serrées qui en garantissent l’étanchéité. Elle empêchent que des substances nocives passent dans le sang.

En effet, une fois mises en circulation à travers le sang, elles risquent de déclencher des maladies auto-immunes parmi lesquelles… la maladie cœliaque.

Gluten en première ligne

Il est impossible d’aborder la maladie cœliaque sans parler du gluten. Les recherches menées ces dernières années ont mis en lumière le rôle prépondérant de cette protéine dans le déclenchement de la maladie.

Plus précisément, elles ont identifié que le gluten n’est pas complètement décomposé pendant la digestion. De gros “morceaux” subsistent dans l’intestin. Il s’agit des peptides du gluten. Comme son nom le suggère, le gluten est une « glue » qui se colle aux muqueuses (intestinales, vaginales, pulmonaires…), participant ainsi au déclenchement des inflammations.

Nous tenons là les premiers coupables de l’altération de la barrière intestinale.

Facteurs aggravants

Ajoutons à ce déclencheur une autre donnée : ces dernières décennies, le gluten a changé. Avec l’augmentation de la population mondiale et de la demande, il a fallu produire plus et plus vite. 

L’agro-alimentaire a su répondre à cette nécessité en fabriquant ce qu’on peut appeler le “blé moderne” via la transformation du génome originel du blé. 

Ce nouveau blé contient jusque’à 20% plus de gluten que le blé traditionnel. 

Au-delà de la qualité, c’est donc aussi la quantité qui a augmenté sensiblement. Une transformation qui fait des dégâts dans ton système digestif.

Qui plus est, le gluten se glisse à présent aussi là où tu ne l’attends pas : pâtisseries, confiseries, muesli, gâteaux, pâtes,  céréales, panure, soupes en conserve, mais aussi laits végétaux (eh oui !) où il est ajouté sous forme de sirop de blé. Pratique, les industriels l’utilisent partout car c’est un liant. Raison de plus pour ignorer une bonne fois pour toute les produits industriels.

Du côté de la génétique

Notre système immunitaire est en mesure de distinguer les cellules propres à notre organisme (c’est ce qu’on appelle aussi le “soi”) des substances étrangères (appelées par opposition le “non-soi”). Il est aidé dans cette tâche par les gènes HLA.

Deux variantes de ces gènes semblent être en cause dans le déclenchement de la maladie cœliaque : le HLA DQ2 et HLA DQ8. Ainsi, 99% des personnes atteintes de la maladie cœliaque présentent-elles l’une de ces deux variantes.

Afin de dépister ces variantes, des tests sont à présent disponibles : soit une prise de sang, soit un prélèvement de cellules dans la bouche moyennant un grattage. 

Une nuance s’impose toutefois : toutes les personnes porteuses de ces variantes ne vont pas forcément déclencher une maladie cœliaque. Cette dernière reste une maladie multifactorielle ne pouvant être imputée à une seule cause.

Sans gluten et indice glycémique

En l’absence d’un traitement spécifique, la première règle consiste à supprimer le gluten de l’alimentation des personnes cœliaques (je reviens sur ce volet plus loin dans cet article).

Il y a une vingtaine d’années, les produits sans gluten étaient une denrée plus que rare dans le commerce. Cela ne facilitait certainement pas la tâche… A présent, ils sont légion et peuvent être identifiés par les mentions suivantes :

  • “sans gluten” pour définir un aliment contenant moins de 20 mg de gluten par kilo,
  • “très faible teneur en gluten” lorsque la teneur maximale en gluten est entre 21 et 100 mg par kilo.

Si nous pouvons nous réjouir de cette évolution au fil des ans, elle passe sous silence un aspect essentiel : les produits sans gluten (industriels et même faits maison) présentent bien souvent un indice glycémique (IG) élevé.

Pour bien comprendre les risques associés à la hausse de ton indice glycémique, je t’invite à regarder le Reel que je publierai demain sur mon compte Instagram.

D’autres protéines mises en cause

Par ailleurs, il semble que le gluten ne soit pas la seule protéine à l’origine de la maladie cœliaque. Les recherches ont exposé des individus à des protéines de blé autres que le gluten…

Résultat ?

En présence de ces protéines, appelées protéines non gluténiques, le système immunitaire des personnes cœliaques ont fortement réagi, avec une réponse immunitaire en hausse.

Exposition aux produits chimiques

Certains facteurs environnementaux viennent s’ajouter à la liste des déclencheurs de la maladie cœliaque. C’est le cas du désormais célèbre glyphosate, composant d’un herbicide bien connu largement utilisé en agriculture.

Un article de l’Interdisciplinary Toxicology explique que le glyphosate, une fois absorbé, altère la dégradation du gluten dans l’estomac. Il serait ainsi responsable de la “survie” de gros fragments de gluten jusque dans l’intestin, avec le conséquences que nous avons vues plus haut.

Attention également aux produits chimiques présents tant tes ustensiles de cuisine (polluants éternels) que dans les modes de cuisson.

Comment faire pour éviter la maladie cœliaque ?

Lorsque l’on aborde cette maladie, deux régimes reviennent souvent :

  • Le Paléo
  • Seignalet

1 – Le régime paléo ou paléolithique

Il propose de revenir à l’alimentation de nos ancêtres. Un retour aux sources et aux aliments disponibles avant l’ère industrielle. Ce régime part du principe que la consommation de ce type d’aliments “originels” correspond bien davantage à notre organisme mais aussi à nos besoins.

Ce régime préconise essentiellement la consommation de protéines animales et de végétaux. Il supprime, entre autre, les produits laitiers et le gluten.

2 – Le régime Seignalet

Le Dr Seignalet a quant à lui mis au point le régime homonyme. Comme le régime paléo, il préconise un retour à une alimentation ancestrale, sans gluten et sans caséine et définie comme “hypotoxique”, soit faible en toxines. Ces dernières seraient dues aux nombreuses transformations moléculaires subies par les produits alimentaires “modernes”, y compris lors de la cuisson à haute température avec des graisses animales.

Pour les remplacer, le régime Seignalet propose des produits crus et frais préparés éventuellement avec une cuisson douce (vive le vitaliseur de Marion !). Notons enfin que, contrairement au régime paléo, celui-ci tolère la consommation de céréales “non mutées” : le sarrasin, le riz ou le sésame, par exemple.

Attention aux carences

Si tu me suis régulièrement, tu sais que je n’encourage pas d’emblée les régimes privatifs. La priorité reste pour moi, et pour la naturopathie, l’équilibre doublé de solutions sur-mesure en fonction de chacun.

Les régimes, quels qu’ils soient, présentent quelques inconvénients :

  • Ils sont peu pratiques à mettre en place (le régime paléo en est, à mon sens, un bon exemple),
  • Ils peuvent provoquer des carences, un point sur lequel j’attire ton attention. En effet, chez les personnes atteintes de la maladie cœliaque, le fer et la vitamine D sont souvent insuffisants. Il est alors d’autant plus crucial de se faire suivre par un professionnel afin d’éviter d’accentuer ces carences avec un régime privatif.

Nouvelles céréales

Du côté des bonnes nouvelles, j’aime citer la réapparition de “nouvelles” céréales, soit de céréales anciennes sans gluten.

Parmi celles-ci : le fonio, le teff, le millet, l’amarante ou le sorgho. Disponibles dans les pays occidentaux ou originaires d’Afrique, ces céréales reviennent au goût du jour, pour notre plus grand bonheur. Au-delà de l’absence de gluten, elles permettent aussi de diversifier ton alimentation.

J’ajouterais aussi, même si là il ne s’agit pas vraiment d’une nouveauté, que les légumineuses sont un aliment très intéressant, à condition de les préparer correctement. Lentilles, pois chiches, pois cassés, haricots, haricots mungos… Le choix est vaste et mérite d’être exploré.

Retour vers…le futur

La naturopathie encourage, elle aussi, le retour à une alimentation plus authentique. En d’autres termes, afin de mieux vivre dans les années qui viennent, mieux vaut se tourner vers les produits du passé. Une sorte de saine nostalgie alimentaire, en quelque sorte !

D’ailleurs, à l’origine, les aliments étaient naturellement pauvres en gluten ! Le pain de nos grands-parents était très pauvre en gluten car on utilisait des semences anciennes qui n’avaient pas encore subi les transformations liées à l’industrialisation massive et à l’agriculture intensive.

Qui plus est, les cuisines ancestrales et véritablement traditionnelles se distinguent par une faible teneur en gluten : cuisine asiatique, africaine, sud-américaine…). Nombreux sont leurs plats traditionnels à base de riz, de manioc, de pommes de terre ou haricots rouges – sans gluten.

Dans le cas de la maladie cœliaque, la naturopathie, fidèle à sa vocation, présente l’avantage d’intervenir sur plusieurs plans : micro nutrition, reminéralisation, alimentation, soutien hépatique… Si l’objectif peut être l’élimination du gluten, il s’agit aussi pour la naturopathie de prendre en charge l’ensemble du terrain – y compris le mental ! – afin d’éviter carences ou déséquilibres qui peuvent causer bien des dégâts.

Besoin d’un conseil concernant la maladie cœliaque ? Je suis là pour t’écouter et te guider ! Tu peux me contacter par email ou en commentaire de cet article pour découvrir comment avancer grâce à la naturopathie.

Sonia

 

Photos : Anthony Tran via Unsplash, Vecteezy, cdc, Yuris Alhumaydy, Engin Akyurt, Piller R Prisker, Davide Ragusa, Mervyn Swingler, Isak Engstrom, Dan Meyers and Parker Johnson via Unsplash.

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