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Multiples tableaux des dépendances
Les dépendances sont un sujet vaste et complexe car elles sont multifactorielles et multiformes. Il n’existe pas une cause pour une dépendance.
La naturopathie présente plusieurs atouts, à commencer par le fait qu’il s’agit d’une approche holistique. Elle va donc s’appuyer sur l’analyse de plusieurs tableaux.
Ensemble, ils permettent de mettre en place les stratégies de prévention, mais aussi de transformation pour venir à bout des dépendances.
Quelles sont la démarche et l’analyse naturopathiques ? Je t’explique tout dans ce nouvel article.
Définir pour mieux comprendre
Les dépendances sont aussi appelées “addictions”. En réalité, ce terme nous vient tout droit de l’anglais. Toutefois, les deux mots semblent à présent cohabiter. Je les utiliserai donc à tour de rôle tout au long de l’article de manière interchangeable.
Comment les définir ?
Les addictions sont un déséquilibre neuropsychologique. Elles se manifestent par le besoin irrépressible, compulsif et répétitif d’utiliser certaines substances ou de s’adonner à certains comportements, indépendamment des conséquences.
On peut être dépendant au sucre, à l’alcool (substance), mais aussi au jeu (comportement), par exemple.
Signes de dépendance
Voici quelques signes révélateurs d’une possible dépendance :
- Le sujet ne peut s’arrêter de consommer ou de se comporter de façon dépendante. Pour cela, il peut même être amené à mentir à son entourage.
- Augmentation du seuil de tolérance : afin de continuer à ressentir les effets de l’addiction, le sujet va devoir progressivement augmenter les doses car son seuil de tolérance est de plus en plus haut.
- Pensée unique ou obsessionnelle : l’individu peine à penser à autre chose que son addiction. Elle mobilise toute son énergie.
- Problèmes personnels ou de santé : dégradation des relations sociales, personnelles ou professionnelles, personnalité en retrait, multiplication des ennuis de santé…
Quelques causes
Passons en revue quelques-unes des causes invoquées lorsque l’on parle d’addictions :
- Biologiques et génétiques : nous sommes tous programmés biologiquement en fonction du principe de récompense et de satisfaction. Les recherches ont également mis en lumière certaines prédispositions génétiques. Celles-ci peuvent être un outil essentiel dans le cas d’une approche préventive.
- Environnementales ou sociales : lorsque nous sommes entourés de personnes ayant des comportements dépendants, cela peut nous influencer et normaliser certaines addictions.
- Psychologiques : certains troubles psychologiques peuvent déboucher sur les addictions. C’est le cas, par exemple, de la dépression, du syndrome de stress post-traumatique ou de l’anxiété chronique.
- Déséquilibre des neurotransmetteurs : c’est l’un des aspects que je souhaite développer en détail. Si tu souhaites d’ores et déjà comprendre ce que sont les neurotransmetteurs et leur rôle dans ta santé globale, consulte cet article.
Un dénominateur commun ?
Les dépendances ont beau être multifactorielles, elles ont aussi un dénominateur commun : elles font toutes appel au mécanisme de récompense actif dans notre cerveau.
Qui dit cerveau dit aussi deuxième cerveau : les intestins ou cerveau entérique.
Les deux sont intimement liés par le nerf vague et par la production d’hormones déterminantes dans la dynamique des dépendances.
La sérotonine
Cette hormone est essentielle à ta bonne santé mentale. Lorsque tu manques de sérotonine, les troubles comportementaux peuvent apparaître. Parmi eux, les addictions !
Devine où est produite en grande majorité la sérotonine ?
Dans ton cerveau entérique et notamment ta muqueuse intestinale ! Une fois de plus, tes intestins occupent le devant de la scène en produisant de 80% à 85% de la sérotonine.
Je te propose deux ressources afin de comprendre l’implication de ta muqueuse intestinale et d’apprendre à en prendre soin :
- Tu trouveras ici une présentation de ta paroi intestinale et son rôle dans la porosité intestinale,
- Et demain, tu trouveras dans Instagram une vidéo présentant quelques outils naturopathiques pour soutenir son rôle et bon fonctionnement. Pour ne pas la rater, abonne-toi des à présent à mon compte.
La dopamine
Continuons sur la lancée des neurotransmetteurs avec la dopamine. Surnommée “hormone du bonheur”, elle est directement impliquée dans la dynamique de récompense et de recherche du plaisir.
Son déséquilibre se traduit par un manque qui pousse le sujet à “en reprendre”. La dopamine relâchée ensuite induit une sensation de plaisir – je reviendrai plus en détail sur celle-ci car elle est déterminante dans la compréhension et l’approche des dépendances.
Le manque indique que les niveaux de dopamine sont au plus bas. Ce manque se manifeste alors par de l’irritabilité, de l’anxiété, des sauts d’humeur voire du stress.
Le GABA
Autre neurotransmetteur-clé, le GABA.
A quoi sert-il ?
Il permet de t’adapter à la sur-stimulation, au stress et à l’anxiété. Son rôle est donc incontournable étant donné notre mode de vie à 100 à l’heure et l’apologie de la suradaptation qui le caractérise.
Pour stimuler ta production de GABA, voici trois pistes 100% nature :
- Consomme davantage de légumes à feuilles vertes,
- Ajoute les protéines à ton alimentation, notamment animales – les protéines sont des acides aminés qui favorisent la production de neurotransmetteurs,
- Soigne la qualité de ton sommeil. Tu trouveras dans cet article une panoplie d’outils qui pourront t’aider à le bichonner. Cet épisode de podcast fournit d’autres pistes encore autour du sommeil, y compris le thème de la vigilance.
Objectif équilibre
Parmi les approches naturelles à disposition, la luxopuncture permet d’obtenir d’excellents résultats. Parmi ses principaux objectifs, le rééquilibrage des neurotransmetteurs, justement.
Ces avantages ?
Il s’agit d’une approche non invasive, complètement indolore et à la grande efficacité. Je la pratique en cabinet à l’aide d’un appareil certifié et d’un stylet infrarouge. Ce dernier me permet d’appuyer délicatement et de façon ultra précise sur des points réflexes qui sont ceux de la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC).
Pour découvrir comment ça se passe en détail, je t’invite à consulter cette publication consacrée aux compulsions alimentaires.
Précieuse phytothérapie
Les plantes peuvent également t’aider dans les diverses étapes de la dépendance. Je préconise notamment celles qui apportent un effet calmant. Elles se focalisent sur la gestion de l’anxiété et du stress.
Parmi les plantes possibles, je te propose celles-ci :
- Valériane
- Kava
- Kudzu
- Millepertuis
Attention, elles peuvent présenter des contre-indications. Leur administration doit toujours se faire dans le cadre d’un accompagnement naturopathique.
Les plantes adaptogènes (je te les présente ici) sont elles aussi une ressource intéressante à exploiter. Comme leur nom l’indique, elles permettent à ton organisme de moduler les neurotransmetteurs et d’adapter ainsi sa réaction au stress. Contacte ton naturopathe afin de connaître les spécificités de chacune et celles indiquées dans ton cas.
Libération par l’écrit
Il existe bien entendu des outils d’accompagnement psychologique qui permettent d’aborder les addictions. Je pense, par exemple, à la sophrologie, la psychologie ou la psychiatrie.
En complément, l’écriture est une pratique connexe qui peut aider les personnes ayant des difficultés à s’exprimer par la parole, notamment en groupe ou en public.
Quant aux formes d’écriture, du journal de gratitude, au journal intime en passant par la poésie-thérapie (oui, ça existe !), tant qu’elles sont pratiquées spontanément et non dans un environnement thérapeutique encadré (psychologue, psychiatre, TCC…), peu importe la forme choisie.
Je dirais même que le choix est un acte volontaire qui est important en tant que tel car échappant à la dynamique de l’addiction.
Sous un nouvel angle
Au travers de ces explications et exemples, j’ai voulu te montrer les différentes facettes de l’addiction. Il y a celles connues et celles plus cachées, comme les neurotransmetteurs.
S’ajoute à ce tableau, une dimension conséquente : finalement, nous ne sommes pas addicts au sucre, aux écrans ou à la cigarette. S’il ne s’agissait là que des objets de notre dépendance, des multiples formes tangibles de son expression ?
Nous serions bien davantage addicts à la sensation de récompense et au plaisir qu’elle procure. Je pourrais même aller jusque’à dire que nous sommes addicts à la dopamine !
C’est d’ailleurs ce qu’a mis en lumière une expérience menée au CHU du Bordeaux. Un groupe de rats avait reçu de la cocaïne, un autre du sucre. Or, il est apparu que le dérèglement de la dopamine était beaucoup plus important chez les rats dépendants au sucre !
C’est pour cette raison que j’ai tenu à mettre l’accent sur les neurotransmetteurs dans ce billet de blog. C’est là que se trouve l’une des racines déterminantes de l’addiction et de sa dynamique. C’est là que réside donc l’une des clés primordiales pour la prévenir ou en sortir.
Et n’oublie pas, face aux dépendances, il peut être salvateur de te faire accompagner. Le chemin est plus aisé avec un guide qui te tient la main.
Sonia